Mind Revival

| Renaissance et résistance spirituelle et intellectuelle


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#1 |Paraboles dans le Noble Coran [Ibn al-Qayyim]

« Il a fait descendre une eau du ciel qui s’écoule des vallées, selon leur taille. Le flot porte une écume semblable à celle que le feu de forge produit lors de la confection de bijoux et d’ustensiles. De la même manière, Dieu chasse le faux par la vérité » [al-Ra’d:17]

La révélation qu’Allah a fait descendre afin de faire vivre les cœurs, les ouïes et les yeux est ici comparée à l’eau tombée du ciel pour donner vie à la terre en faisant pousser la végétation.

Allah établit également un parallèle entre les cœurs et les vallées… Certains sont larges et peuvent contenir une vaste science, comme une large vallée pouvant accueillir une grande quantité d’eau. D’autres cœurs sont moins grands et leur capacité est limitée, comme celle des vallées étroites. Les torrents dévalent donc, selon les dimensions que les vallées leur permettent d’avoir. Les cœurs s’emplissent ainsi de lumière et de connaissance, proportionnelle à leurs tailles.

Lorsque le torrent se déverse et se mêle à la terre il en transporte les débris et se retrouve couvert d’une écume. Pareillement, lorsque la lumière et la science se mêlent au cœur elles en soulèvent les mauvais désirs et autres conceptions erronées, afin de les déraciner et d’en venir à bout… Exactement comme les mauvaises humeurs  du corps qui sont remuées lorsqu’on absorbe un médicament. Le patient en est secoué mais cela est dans son intérêt. C’est un des avantages du remède, car il ne soulève ces humeurs que pour mieux s’en débarrasser puisque le mal et l’antidote ne peuvent jamais cohabiter. Voilà comment Allah compare la vérité et le faux.

Puis Il cite un autre exemple, relatif au feu, en disant :

« … une écume semblable à celle que le feu de forge produit lors de la confection de bijoux et d’ustensiles »

Cette écume est l’amas d’impuretés qui apparaît lors de la coupellation1 de l’or, de l’argent, du cuivre ou du fer… Le feu chasse cette écume et la distingue du matériau dont les gens tirent profit. On se débarrasse donc de ces impuretés, elles débordent puis disparaissent.

C’est ainsi que les cœurs des croyants expulsent les mauvais désirs et les conceptions erronées, ils s’en débarrassent comme le font le torrent et le feu avec l’écume et les différents débris et souillures.

Puis l’eau pure stagne au fond de la vallée, ce qui permet aux gens de se servir pour irriguer leurs terres et abreuver leurs bêtes. De la même manière, dans le creux du cœur, s’installe la foi pure et limpide qui profite au croyant et à autrui.

Si l’on ne comprend pas ces deux exemples, si l’on ne les médites pas et n’en saisit pas la portée cela veut dire qu’on en est encore loin. Seul Allah accorde le succès.

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1 « Opération pratiquée dans une coupelle et consistant à isoler les métaux précieux des métaux auxquels ils sont alliés, par oxydation de ces derniers à l’air chaud » nous dit le Trésor (dictionnaire). Trad.


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La religiosité du monde moderne | De l’idéologie islamique française

Si le modernisme occidental (synonyme pour nous de néo-christianisme sécularisé) réussit à pénétrer différentes formes de religiosité, c’est en faisant fusionner ses éléments qui ne sont pas perçus comme purement chrétiens (au sens religieux) avec des principes déviés et innovés issus de l’Islam.
En effet, on comprend bien que dans le cas contraire, que se soit pour le soufisme, le pseudo-réformisme ou le salafisme séculier ; aucune de ces religiosités n’auraient accepté d’intégrer en son sein de près ou de loin une quelconque idée liée à la Trinité ou à l’incarnation par exemple.
Mais quand il s’agit de principes sécularisés d’origine chrétienne comme l’humanisme, la laïcité ou le démocratie (qui reviennent implicitement par un long détour à une divinisation implicite de l’homme et/ou une négation de Dieu), la pénétration se fait alors tout naturellement et de manière imperceptible…
C’est à ce moment, exactement comme Antonello l’énonce et comme nous l’avons prouvé, que le modernisme occidental postchrétien emprunte un langage islamique pour sa propre croisade de conversion massive : la choura pour la démocratisation, le soufisme pour l’humanisme et l’obéissance au chef d’État autonome et libéré de l’emprise de l’Islam et du contrôle des oulémas pour une sécularisation laïque par le haut de la société.
De plus, c’est la raison pour laquelle, une partie des courants que l’on nomme « islamistes » sont condamnés à l’échec. Refusant ou délaissant la « réflexion totale » sur la nature de notre monde contemporain, ils ne saisissent même pas l’origine occidentale et chrétienne de la modernité elle-même. Car ces islamistes ont tout juste pour volonté d’islamiser cette modernité, autrement dit : islamiser des processus et des concepts sécularisés postchrétiens, ainsi que l’écrivait le marocain Abdessalam Yassine (père de Nadia) : « Il s’agit d’islamiser la modernité, non de moderniser l’Islam. »[1]
Cette posture qui a pu séduire bon nombre de musulmans dans leur désir légitime de s’émanciper de l’universalisme occidental, ne fait donc que les y plonger encore plus profondément sans même qu’ils ne s’en rendent compte. Et beaucoup d’intellectuels occidentaux, eux l’ont très bien compris : « De ce point de vue, l’islamisme intégriste est d’abord un fruit de la modernité d’origine occidentale. ».[2]
Dès lors que veut dire islamiser la modernité ? Islamiser la sécularisation ? Le pseudo-salafisme s’en charge. Islamiser l’athéisme ? Les enfants perdus du soufisme maraboutique s’en chargent. Islamiser la démocratie ? Les pseudo-réformistes s’en chargent. Islamiser l’humanisme prométhéen ? Le soufisme s’en charge. Islamiser la laïcité, l’agnosticisme, l’ultra relativisme et tous les avatars de cette modernité ? Quantité de sectes et courants déviants, musulmans ou prétendus tels, s’en chargent, car atteints pas les effets de la Modernité.
Alors qu’en réalité ils n’ont nul besoin de s’en charger car le modernisme occidental se charge lui-même de s’orientaliser et de s’offrir un visage musulman, véritable masque lui permettant d’ouvrir lui-même les portes de la citadelle Islam.
Dès lors, la seule et véritable religion mondialisée contemporaine se charge elle-même d’évangéliser les profanes, selon les modalités qu’elle a déjà mises en place et adaptées à chaque type d’individus, à l’intérieur de chaque ensemble culturel et pour chaque type de religiosité. Sa seule « modernité » réside dans son invisibilité, car elle « ne cherche par à convertir, mais à influencer, à glisser ses présupposés en douceur, tout en marginalisant tout autre discours. Cette religion n’implique donc pas un moment de décision impliquant une conversion publique. Le processus est largement implicite, inconscient ». [3]
Si bien que dans les processus les plus aboutis de ce phénomène, nombre d’individus peuvent croire sincèrement appartenir à une religion traditionnelle (telle que l’Islam) alors qu’ils ont en réalité adopté une néo-religion séculière sans même s’en apercevoir.

[1] Abdessalam YASSINE, La révolution à l’heure de l’Islam, Édition Tawhid, 1990.
[2] Bernard RAVENEL, Méditerranée l’impossible mur, L’Hamarttan, 1995, p56.
[3] Paul GOSSELIN, La fuite de l’absolu, Québec, Samizdat, 2006.


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Quatre épreuves, quatre modèles | La perle précieuse

« La Tradition rapporte qu’il y a quatre choses contre lesquelles on invoque le témoignage de quatre autres.

On appelle les riches et tous ceux qui ont joui du bien-être, et on leur demande : « Qu’est-ce qui vous à détournés du service d’Allah le Très-Haut ? » Ils répondent : « Allah nous a donné une fortune et un bien-être qui nous ont détournés de vivre selon Sa Volonté dans le monde terrestre. » On leur dit : « Qui est-ce qui a possédé la plus grande fortune, vous ou bien Salomon ? » Ils répondent : « Assurément, c’est Salomon. » On leur dit : « Cela ne l’a pas détourné de vivre selon la Volonté d’Allah le Très-Haut et de se souvenir constamment de lui. »

Puis on crie : « Où sont les éprouvés ? » On les amène par groupes divers et on leur demande : « Qu’est-ce qui vous à détournés du service d’Allah le Très-Haut ? » Ils répondent : « Allah nous a éprouvés dans le monde terrestre par toute espèce de malheurs et de calamités qui nous ont détournés de nous souvenir de lui et de vivre selon Sa Volonté. » On leur dit : « Qui est-ce qui a été le plus fortement éprouvé, vous ou bien Job ? » Ils répondent : « Assurément, c’est Job. » On leur dit : « Cela ne l’a pas détourné de vivre selon la volonté d’Allah le Très-Haut et de se consacrer à son souvenir. »

Ensuite on crie : « Où sont les hommes d’élite, les beaux jeunes hommes et les esclaves ? » On les amène et on leur demande : « Qu’est-ce qui vous a détournés du service d’Allah le Très-Haut dans le monde terrestre ? » Les jeunes hommes répondent : « Allah nous a donné dans le monde terrestre une beauté et des attraits qui ont été une tentation pour nous, en sorte que nous avons été détournés de vivre selon Sa Volonté. » Et les esclaves répondent : « Les liens de l’esclavage nous ont détournés pendant notre vie terrestre. » On leur dit : « Qui est-ce qui avait le plus d’attraits, vous ou bien Joseph ? » Ils répondirent : « Assurément, c’est Joseph. » On leur dit : « Cela ne l’a pas détourné de vivre selon la volonté d’Allah et de se consacrer à son souvenir, quoiqu’il fût dans les liens de l’esclavage. »

Ensuite on crie : « Où sont les pauvres ? » On les amène par groupes divers et on leur demande : « Qu’est-ce qui vous a détournés de vivre selon la volonté d’Allah le Très-Haut ? » Ils répondent : « Allah nous a éprouvés dans le monde terrestre par une pauvreté avilissante, qui nous a détournés de vivre selon Sa Volonté. » On leur dit : « Qui est-ce qui a été le plus pauvre, vous ou bien Jésus ? » Ils répondent : « Assurément, c’est Jésus. » On leur dit : « Cela ne l’a pas détourné de vivre selon la Volonté d’Allah le Très-Haut et de se consacrer à son souvenir. »

Ainsi, que tous ceux qui ont été soumis à l’une de ces quatre épreuves se rappellent leur modèle ! »


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L’état du coeur avec l’adoration | La pensée intime

La plus grande punition réside en ce que celui qui est puni ne sente pas sa punition. Plus grave est de se réjouir de la punition, comme le fait de se réjouir de biens mal acquis ou de s’habituer aux péchés. Et celui qui est ainsi, ne pourra pas accomplir une œuvre pieuse.

J’ai médité sur le cas de la plupart des savants et ascètes et j’ai remarqué qu’ils sont victimes de punitions dont ils n’ont pas conscience, et qui proviennent, dans la plupart des cas, de leur recherche du leadership. En effet, il y a certains savants qui se courroucent lorsque quelqu’un leur montre leurs erreurs, il y a certains prêcheurs qui prennent des airs affectés dans leurs prêches, et il y a certains ascètes qui font preuve d’hypocrisie et d’ostentation.

Ainsi, leur première punition, est leur renoncement à la Vérité, absorbés par leur attachement aux créatures. [1]

Parmi les punitions secrètes qui leur sont infligées, il y a leur dépouillement de la saveur des invocations et du plaisir de l’adoration.

Sauf des hommes croyants et des femmes croyantes grâce auxquels Allah préserve cette terre ; leur pensées intimes sont pareilles à leurs apparences voire plus pures ; leurs secrets sont comme leurs paroles dites à haute voix, voire plus savoureux ; leurs préoccupations atteignent les pléiades, voire même les dépassent.

Lorsqu’ils sont reconnus, ils se cachent, et lorsque tu découvres, en eux, un don surnaturel, ils le nient.

Tandis que les gens sont empêtrés dans leur insouciance, ils sont au milieu de leurs terres désertes ; les régions de la terre les aiment et les anges du ciel se réjouissent d’eux.

Nous demandons à Allah de nous assister afin que nous puissions les suivre et faire de nous leurs disciples.

 

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[1] C’est là une porte très large par laquelle Satan entre pour tenter l’homme. C’est ainsi qu’il vient à chacun selon ce qui lui convient. Il y a ceux que Satan arrive à dépouiller de leur foi ou à les faire basculer dans les arènes de la désobéissance. Sinon, il cherche ce qui corrompe leurs œuvres. Ainsi, il peut suggérer à l’ascète à faire des excès dans son ascétisme, il peut suggérer aussi au dévot de tomber dans la fatuité, de même qu’il peut inspirer à celui qui est soucieux de sa purification le doute et l’incertitude sur ses ablutions jusqu’à ne plus savoir les faire ni se recueillir dans sa prière en raison de ces mauvaises suggestions de Satan. Seul Allah peut porter assistance.


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Entre l’éveil et l’insouciance | La pensée intime

Un homme qui écoute des exhortations peut bénéficier d’un éveil de sa conscience. Mais, en quittant les cercles d’évocation (d’Allah), la dureté du coeur et l’insouciance de la conscience reprennent le dessus sur lui. J’ai réfléchi au pourquoi de la chose, et j’ai fini par comprendre. [1]

Ensuite, j’ai vu les gens différer en cela. D’une manière générale, le coeur ne peut pas être dans une situation d’éveil, lors de l’écoute des sermons et après, et ce pour deux raisons :
La première est que les sermons sont comme des fouets. Or, les fouets ne provoquent pas la même douleur après leur utilisation, comme pendant leur utilisation.
La deuxième est que, durant l’écoute des sermons, l’homme a l’esprit serein, puisqu’il a renoncé – momentanément – par son corps et son esprit, à ce bas monde et il est présent par son coeur à ce sermon. Or, une fois revenu aux exigences de la vie, ce bas monde le happe de nouveau. Comment, dès lors, peut-il rester tel qu’il était ?
Cette situation est propre à tous les humains, sauf que les maîtres de l’éveil diffèrent entre eux dans la persistance de cette situation.
Il y a parmi eux, ceux qui restent fermes sans aucune hésitation et qui avancent sans se retourner car, si l’état dans lequel ils se trouvent s’arrête, ils se plaindront tout comme Handhala s’est plaint de sa propre personne en disant : « Handhala est devenu un hypocrite ! »
D’autres sont enclins, de par leur nature, à succomber, tantôt, à l’insouciance, et à agir, tantôt en écoutant les sermons. Ils sont comme des épis que les vents font pencher d’un côté puis de l’autre !
D’autres, par contre, ne subissent l’influence des sermons que le temps de leur écoute, le temps que l’on fait couler l’eau sur un rocher.

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[1] Il est rapporté dans les livres de la sunna que Handhala se plaignit de l’inconstance de son état spirituel, dans la mesure où lorsqu’il se trouvait en compagnie du Prophète c’est comme si des oiseaux se trouvaient sur sa tête, écoutant et assimilant ce qu’il lui enseignait, mais lorsqu’il le quittait pour vaquer à ses affaires quotidiennes, il se trouvait absorbé par les soucis des biens, des femmes et des enfants. Le Prophète lui dit alors : « Si vous pouviez rester dans l’état où vous vous trouvez en ma compagnie, les anges vous donneront des poignées de mains dans les rues. Mais une heure pour ceci et une heure pour cela ô Handhala ! ». L’auteur fait une brève allusion à ce récit.


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Mosquée | Tawhid, philosphie du monothéisme musulman

« La mosquée était alors, comme elle devrait l’être aujourd’hui, le cœur de l’activité islamique, car tout musulman y faisait une apparition chaque jour, y entrait en contact avec ses condisciples sous l’égide du tawhid, et y recevait sa ration quotidienne de vitamine spirituelle, morale et politique. Cette dernière pouvait être, et était en fait, fournie par tout musulman que sa connaissance et sa sagesse meilleures incitaient à s’adresser à ses frères, y compris le calife lui-même, afin de respecter le commandement divin : Par la sagesse et la bonne exhortation, appelle au sentier de ton Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure façon (16:125), et l’idée du Prophète présidant pour al-nasîha (conseil librement donné) un mérite aussi éminent que celui accordé à l’ijtihad.1

Ce contact et cet échange avec ses condisciples culminaient pendant la prière du vendredi, dont le sermon khutba de l’imâm constitue un pilier. Il devait traiter de la situation du moment et des problèmes sociopolitiques et économiques auxquels était confrontée la société musulmane. S’il était exigé que la khutba comporte plusieurs références coraniques ou de hadith-s, c’était pour que la sagesse islamique éclaire la situation et en exprime ainsi l’intérêt. Enfin, la pratique selon laquelle le `amil (gouverneur) était lui-même l’imâm de la prière du vendredi était destinée à cristalliser le consensus – afin qu’il soit mis en œuvre – issu des délibération de la semaine, ou bien, parce qu’elle manifestait une absence de consensus, à assurer un leadership auquel les homme puissent se rallier, et fournir et vérifier le nécessaire dénouement du problème en cours. En Islam, tout cela est adoration, réelle transformation de la terre et des hommes pour la réussite de laquelle le Coran lui-même fut révélé2, le service concret du métayer de ce domaine seigneurial de Dieu qu’est la terre, ce que ne sont pas les dévotions physiques acrobatiques du moine sur la colonne au milieu du désert, le gourou upanishadique, ni la mortification de soi, le renoncement au monde et le mépris de l’histoire de l’ascète dans quelque tradition religieuse que ce soit. »

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1 En exhortant à la critique légitime du gouvernant, le Prophète, que les bénédictions et la paix de Dieu soient sur lui, a dit : « Quiconque perd la vie parce qu’il demande des comptes au gouvernant meurt en martyr. » et « Si les gens constatent qu’un gouvernant agit de façon tyrannique et ne cherchent pas à l’en empêcher, ils se rendent eux-mêmes coupables d’un péché dont le châtiment est lourdement puni par Allah. »

2 En vérité, Allah ne modifie point l’état d’un peuple tant que [les individus qui le composent] ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes (13:11). …ceux qui, si Nous leur donnons la puissance sur terre, accomplissent la salât, acquittent la zakât, ordonnent le convenable et interdisent le blâmable. Cependant, l’issue finale de toute chose appartient à Allah (22:41)


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Jésus face à ses ennemis et à ses partisans | Pourquoi Jésus doit-il revenir ?

Il est avéré selon les sources musulmanes que Jésus reviendra sur Terre dans des conditions surnaturelles et qu’il aura entre autres la mission de tuer l’Antéchrist. Certains chrétiens considèrent que cette particularité de Jésus témoigne de sa supériorité spirituelle sur les autres messagers et prophètes, voire même de sa divinité.

Or, dans l’enseignement islamique cette mission spécifique n’est pas présentée comme un honneur particulier qui lui serait fait et qui ferait de lui un être supérieur. Le retour de Jésus ne peut pas être interprété comme tel car ce qui motive cette mission, ce sont les conditions particulières auxquelles Jésus a dû faire face tout le temps de sa prédication et de son mandat parmi le peuple juif auquel il avait été envoyé.

En effet, le destin de Jésus est unique, il fut violemment démenti et combattu par les uns (les Juifs) qui tentèrent même de l’assassiner et qui calomnièrent à son encontre de la pire des façons, puis il fut excessivement encensé par les autres (les chrétiens) qui vinrent à le diviniser. La particularité de Jésus parmi la nation des prophètes est donc d’avoir été l’objet des excès les plus violents, aussi bien de la part de ses détracteurs, que de ses partisans, comme l’indique ce verset du Coran : {Tel est, en toute vérité, Jésus, fils de marie, qui fut encore l’objet de tant de querelles} [Coran 19/34]

Les « querelles » et les passion les plus démesurées se sont déchaînées autour de lui, et malgré lui, au sujet de sa personne et conduiront tous ces querelleurs à leur perte, comme le rapporte cet autre verset de la sourate « Marie » qui fait suite à la description de Jésus : {Par la suite, les factions divergèrent entre elles. Malheur donc aux négateurs, lors de leur Comparution en un jour terrifiant.} [Coran 19/37]

En se disputant au sujet de ce prophète, Juifs et Chrétiens ont fait voler en éclat la « tradition d’Abraham », sa voie (millatu ibrâhîm) qui s’était poursuivie à travers l’histoire avec la série de prophètes et d’avertisseurs envoyés auprès des Enfants d’Israël (banû isrâ’îl). La première venue de Jésus et les querelles à son sujet ont donc constitué un tournant majeur dans l’histoire humaine, comme l’indique l’architecture de la sourate « des Prophètes » (n°21).

Cette sourate relate le récit d’Abraham et des prophètes qui le suivirent : {Nous avions auparavant indiqué à Abraham la bonne voie car Nous savions qu’il en était digne} [Coran 21/51], puis viennent les rois-prophètes d’Israël : {Souviens-toi aussi de David et de Salomon quand ils ont eu à rendre un jugement…} [Coran 21/78], jusqu’à Zacharie : {Et Zacharie aussi avait adressé à son Seigneur cette prière…} [Coran 21/89] ; puis son fils Jean-Baptiste (Yahya) {Et nous l’exauçâmes également, lui donnâmes Jean pour fils…} [Coran 21/91] La sourate se poursuit en montrant que cette communauté primordiale de croyants à laquelle les musulmans sont affiliés, a volé en éclat à partir de la prophétie de Jésus : {Certes cette communauté religieuse qui est la vôtre est une seule et même communauté et c’est Moi votre Seigneur que vous devez adorer. Cependant, les hommes ont brisé les liens qui les unissaient, mais quoi qu’il en soit, c’est vers nous qu’ils feront tous retour} [Coran 21/92-93]

En effet, ces passions contradictoires ont conduit les deux communautés à s’affronter pendant des siècles et à entretenir des relations houleuses : {Les juifs de dire « Les Chrétiens sont dans l’erreur » et les Chrétiens de dire « Les Juifs sont dans l’erreur », bien que les uns et les autres possèdent les Écritures…} [Coran 21/113]

Ces excès, qu’il s’agisse du mépris à l’égard de Jésus ou de sa glorification exagérée ont eu des conséquences historiques considérables, bien plus importantes que les autres aspects des croyances juive et chrétienne.

Ces conséquences désastreuses donc Jésus est involontairement la cause, sont la première raison de son retour car il vient rétablir la justice et la vérité que les Juifs et les Chrétiens ont bafouées au nom de sa personne et mettre fin à ces deux religions.

Cette lutte de Jésus contre les excès dont il est la source est couronnée par son « abrogation de la capitation » mentionnée dans nombre de hadith : « Il brisera la croix, tuera le porc et abrogera la capitation ». La capitation ou Jyzia est la participation financière à la sécurité collective, qui autorise les minorités religieuses non musulmanes à vivre en terre d’islam et d’y pratiquer librement leur culte, au premier rang desquelles les communautés juives et chrétiennes.1

En abrogeant ce droit, Jésus mettra donc un terme à ces deux religions qui lui font injure aussi bien par leurs calomnies que par leurs éloges : « Il tuera le porc, il brisera la croix, répandra l’argent et Dieu mettra fin en son temps à tous cultes hormis l’islam… »2

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1Pour approfondir ce sujet, voir « Ahkâm ahl Adh-Dhimma » (Le droit des protégés) d’Ibn al-Qayyim al Jawzy

2Les signes de la fin des temps, hadith n°192, d’après Abû Hurayra.


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Le cœur dur et le cœur limpide | Les méditations

Il n’y a pire châtiment infligé au serviteur que celui de la dureté du cœur et de l’éloignement d’Allah. Le feu de l’Enfer a été créé pour faire fondre les cœurs durs, et le cœur le plus éloigné d’Allah est le cœur dur. Quand le cœur devient dur, l’œil connaît alors la sécheresse [et ne verse plus de larmes par crainte d’Allah.] La dureté du cœur est causée par quatre choses : l’excès de nourriture, de sommeil, de discussion et de fréquentation.

De même que le corps malade ne tire aucun bénéfice de la boisson et de la nourriture, le cœur, lorsqu’il est touché par la maladie des désirs, ne tire aucun profit des exhortations.

Que celui qui veut purifier son cœur préfère Allah à ses désirs.

Les cœurs liés aux désirs sont séparés d’Allah par un voile aussi épais que leur attache aux désirs est forte.

Les cœurs sont les récipients d’Allah sur terre. Ceux qu’Il préfère sont les plus délicats, les plus solides et les plus limpides.

Les gens occupent leur cœur par les affaires de ce bas monde. Or s’ils l’occupaient par [la connaissance d’] Allah et par l’au-delà, leur cœur irait à la rencontre du sens des paroles d’Allah et de Ses signes manifestes. Il reviendrait ensuite vers eux, rempli d’extraordinaires sagesses et de précieux enseignements.

Si le cœur se nourrit de rappel, s’abreuve de méditation et se purifie de toute souillure, il sera alors témoin de phénomènes étonnants, et Allah lui inspirera la sagesse.

Ce n’est pas parce qu’une personne fait mine de posséder des connaissances et une certaine sagesse qu’elle fait nécessairement partie des savants et de sages. En effet, ces derniers sont ceux qui revivifient leur cœur en tuant leurs passions, la connaissance et la sagesse ne transparaissent jamais dans leur propos.

Le cœur est détruit par le sentiment de sécurité et l’insouciance. Il se reconstruit par la crainte et le rappel.

Lorsque les cœurs répugnent à s’asseoir à la table de ce bas monde, ils s’assoient à la table de l’au-delà, aux côtés des invités de l’au-delà. Mais s’ils se satisfont de la table de ce bas-monde, la table de l’au-delà leur aura échappé.

Désirer ardemment rencontrer Allah est une brise qui souffle sur le cœur, éteignant ainsi le feu [causé par l’amour] de ce bas monde.

Quiconque installe son cœur auprès de son Seigneur, verra son cœur s’apaiser et se reposer. En revanche, celui qui le met au service des gens lui fera ainsi goûter l’inquiétude et les soucis.

L’amour d’Allah ne peut entrer dans un cœur rempli de l’amour de ce bas monde, de la même façon que le chameau ne peut entrer dans le chas d’un aiguille.

Lorsque Allah aime un serviteur, Il l’assigne à Lui-même, le choisit pour qu’il L’aime et Se le réserve pour qu’il L’adore. Les pensées du serviteur iront alors vers son Seigneur, sa langue ne s’occupera plus que de Le mentionner et ses membres de Le servir.

Le cœur tombe malade comme le corps. Son remède est le repentir et le renoncement aux péchés. Il se voile comme se voile un miroir, et son éclat s’obtient par le rappel d’Allah. Il se dénude comme se dénude le corps et son vêtement est la piété. Il éprouve faim et soif comme le corps. Sa nourriture et sa boisson sont la connaissance d’Allah, Son amour, la confiance et le retour vers Lui, et le fait de se mettre à Son service.

Prends garde à ne pas oublier Celui qui a décrété que ta vie aura un terme, que tes jours, tes inspirations et tes expirations t’étaient comptés, et dont tu ne peux te passer alors que tu pourrais te passer de tout autre que Lui.

Quiconque délaisse ses choix et les stratégies qu’il a mises en place dans le but d’augmenter ses biens matériels ou son statut social, par crainte de voir ses biens diminués ou bien pour se débarrasser d’un ennemi… Quiconque donc délaisse tout cela en s’en remettant à Allah, en ayant confiance en Sa gérance et aux choix qu’Il fait pour Son serviteur, en se livrant à Lui, en Lui confiant sa destinée, et en se satisfaisant de ce qu’Il décrète pour lui, sera soulagé des angoisses, des soucis et de la tristesse.

En revanche, quiconque ne s’en remet qu’à sa propre gérance sombrera dans l’affliction, la fatigue, la dégradation de sa situation et l’accablement. Il ne pourra jouir d’une vie paisible, son cœur ne goûtera jamais à la joie, ses œuvres ne pourront fructifier, ses espoirs ne se concrétiseront jamais, et ses rares moments de tranquillité ne dureront pas.

Allah a facilité pour Ses créatures la voie menant vers Lui, mais a placé le voile de la gérance entre Lui et elles. Quiconque agrée la gérance verra ce voile se déchirer. Son cœur se dirigera alors vers Allah, et éprouvera dans Sa proximité quiétude et tranquillité.

Celui qui place sa confiance en Allah ne demande rien à autre qu’Allah, ne refuse rien à Allah, et ne fait économie de rien quand il s’agit de donner pour Allah.

Quiconque est préoccupé par son âme ne se préoccupe de plus rien d’autre. Et quiconque se préoccupe de son Seigneur ne se préoccupe plus de son âme.

La sincérité [envers Allah] est une chose qu’aucun ange ne connaît pour pouvoir l’écrire, qu’aucun ennemi ne peut corrompre, et pour laquelle on n’éprouve aucune fierté, ce qui en annulerait la récompense.

La satisfaction (Ar-Ridâ) est la quiétude du cœur face à la réalisation des décrets divins.

La souffrance des gens en ce bas monde est proportionnelle aux ambitions qu’ils nourrissent dans la vie d’ici-bas.

Le cœur fréquente six lieux, pas un de plus : trois lieux infâmes et trois lieux éminents. Les trois lieux infâmes sont : ce bas monde qui s’embellit pour lui, son âme qui l’incite [au mal], et l’ennemi [Satan] qui lui insuffle [de mauvaises pensées]. Ce sont là les trois lieux fréquentés sans cesse par les âmes infâmes. Les trois lieux éminents sont : un savoir qu’il assimile, une raison qui l’oriente, et un Dieu qu’il adore. Les cœurs [sains] se promènent en ces trois endroits.

Suivre ses passions et espérer vivre longtemps est le moteur de tout mal. En effet, suivre ses passions détourne de la connaissance de la vérité et de la volonté de la mettre en pratique. Quant à l’espérance d’une longue vie, elle fait oublier l’au-delà et empêche la personne de s’y préparer.

Tant qu’il continuera à être complaisant envers son âme et à accommoder les autres, le serviteur ne pourra sentir l’odeur de la sincérité.

Lorsque Allah veut du bien pour un serviteur, Il lui fait reconnaître ses péchés, le détourne des péchés d’autrui, le rend généreux envers les autres, lui permet de se passer de leur aide, et lui permet de supporter les manquements des gens à son égard. Lorsqu’Il lui veut du mal, Il agit de façon contraire.

Une grande ambition s’articule toujours autour de trois axes :

  • Prendre connaissance d’une des attributs [divins] par le biais duquel l’amour [d’Allah] et la volonté [de Le servir] augmentera chez le serviteur.
  • Remarquer un bienfait [divin], ce qui intensifiera la reconnaissance et l’obéissance du serviteur à son Seigneur.
  • Se rappeler d’un péché, ce qui accentuera son repentir et sa crainte [d’Allah].

Si l’ambition du serviteur se lie à autre chose que l’un de ces trois axes, elle errera alors dans les insufflations [diaboliques] et les réflexions stériles.

Lorsque le serviteur s’éprend de la vie d’ici-bas, celle-ci évalue la place qu’elle occupe chez lui et fait de lui son serviteur, son esclave et l’humiliera. Mais si le serviteur se détourne d’elle, elle reconnaîtra alors sa grande valeur, se mettra à son service et se rabaissera pour lui.

Le voyage n’aboutit et le voyageur n’arrive à destination qu’à condition d’emprunter la bonne route et de cheminer constamment, même de nuit. S’il s’éloigne de la bonne route, et dort toute la nuit, quand donc atteindra-t-il son but ?


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Désobéir à un ordre est plus grave que transgresser un interdit | Les méditations

Sahl ibn ‘Abd Allah a dit : « Désobéir à un ordre est plus grave pour Allah que de transgresser un interdit. En effet, Allah a interdit à Adam -aleyhi salam- de goûter à l’arbre, mais il l’a tout de même fait, et Allah accepta son repentir. Quant à Satan, Allah lui ordonna de se prosterner devant Adam mais il refusa. Et Allah ne le lui pardonna pas. »

Voilà une question des plus importantes présentant un intérêt certain à savoir : « Désobéir à un ordre est plus grave auprès d’Allah que de transgresser un interdit. » Ce principe est appuyé par différents arguments :

Premier argument : La parole citée par Sahl concernant l’histoire d’Adam et l’ennemi d’Allah, Satan.

Second argument : Le péché de la transgression d’un interdit naît le plus souvent des désirs et d’un besoin, alors que le péché de la désobéissance à un ordre naît le plus souvent de l’orgueil et de l’arrogance. Or « N’entrera pas au Paradis celui qui a l’équivalent du poids d’une fourmi d’orgueil dans le cœur »(Muslim (91)) alors que quiconque meurt fidèle à l’Unicité d’Allah (Tawhid) entrera au Paradis, même s’il a commis l’adultère ou volé.(Inspiré d’un hadith rapporté par Al Bukhârî (1180) et Muslim (194).)

Troisième argument : Obéir aux ordres est plus aimé d’Allah que délaisser les interdits, ainsi que le prouvent les textes religieux, comme le hadith du Prophète -sallAllahu alayhi wa salam- : « L’acte le plus aimé d’Allah est l’accomplissement de la prière à son heure prescrite. » (Bukhârî (504), Muslim (85)). Et sa parole « Voudriez-vous que je vous informe de la meilleure de vos actions, la plus prolifique auprès de votre Roi, la plus susceptible de vous élever en degrés, [meilleure pour vous que de donner en aumône or et argent], et meilleure pour vous que de rencontrer vos ennemis [au combat], et que vous vous frappiez les uns les autres à la gorge ? » Les compagnons dirent : Certes, ô messager d’Allah. Il dit : « Il s’agit du rappel d’Allah » (Hadith Sahih authentifié par Al-Albânî dans Sahih Al-Jâmi’ (2629)) Et sa parole : « Sachez que la meilleure de vos actions est la prière. » (Hadith Sahih authentifié par Al-Albânî dans Sahih Ibn Mâjah (226)), ainsi que d’autres hadiths.

Délaisser un interdit est une œuvre à part entière, car il s’agit de retenir son âme d’accomplir un acte. C’est la raison pour laquelle Allah a lié Son amour à l’accomplissement des obligations. Comme lorsqu’Il dit :

« Allah aime ceux qui combattent dans son chemin en rang serré pareils à un édifice renforcé. »
Sourate 61 As-Saff – Le Rang ; Verset 4

« Allah aime les bienfaisants »
Sourate 3 Al-‘Imran – La Famille d’Imran ; Verset 134

« Soyez équitables car Allah aime les équitables. »
Sourate 49 Al-Hujurât – Les Appartements ; Verset 9

« Allah aime les endurants »
Sourate 3 Al-‘Imran – La Famille d’Imrân ; Verset 146

Concernant les interdits, ils sont le plus souvent corrélés dans les textes avec le fait qu’Allah ne les aime pas, comme dans Sa Parole :

« Allah n’aime pas le désordre »
Sourate 2 Al-Baqarah – La Vache ; Verset 205

« Allah n’aime point tout présomptueux plein de gloriole »
Sourate 57 Al-Hadîd – Le Fer ; Verset 23

« Ne transgressez pas. Certes, Allah n’aime pas les transgresseurs ! »
Sourate 2 Al-Baqarah – La Vache ; Verset 190

« Allah n’aime pas qu’on profère de mauvaises paroles sauf quand on a été injustement provoqué. Et Allah entend tout et sait tout. »
Sourate 4 An-Nisâ – Les Femmes ; Verset 148

« Allah n’aime pas le présomptueux arrogant. »
Sourate 4 An-Nisâ – Les Femmes ; Verset 36

Dans d’autres versets, Allah a signifié qu’Il détestait les interdits et les haïssait, comme lorsqu’Il dit :

« Ce qui est mauvais en tout cela est détesté de ton Seigneur »
Sourate 17 Al-Isrâ’ – Le Voyage Nocturne ; Verset 38

« Cela parce qu’ils ont suivi ce qui courrouce Allah. »
Sourate 47 Muhammad ; Verset 28

Cela étant dit, accomplir ce qu’Allah aime est un but en soi. C’est pour cette raison qu’Il décrète la réalisation de choses qu’Il déteste et qui le courroucent, car ces mêmes choses conduisent en fait vers [la réalisation de choses] qu’Il aime. Ainsi, Allah a décrété que les péchés, la mécréance et la perversité devaient se réaliser, car tout cela implique des choses qu’Allah aime, comme [l’accomplissement du] djihad, la désignation de martyrs, le repentir du serviteur, son indigence et son humilité envers Allah, la manifestation de la Justice d’Allah, de Son Pardon, de Sa Vengeance et de Sa Puissance, l’alliance et le désaveu pour Allah, et d’autres conséquences [bénéfiques] dont l’existence – due au fait qu’Allah décrète des choses qu’Il n’aime pas – Lui est plus chère que le inexistence, consécutive à l’absence de leurs causes.

Et il est plus rare qu’Allah décrète la réalisation de choses qu’Il aime et qui mènent à ce qu’Il déteste et qui le courroucent, que le fait qu’Il décrète des choses qu’Il déteste mais conduisent à ce qu’Il aime. On en déduit que [la réalisation de] ce qu’Allah aime Lui est plus chère que [le délaissement de] ce qu’Il déteste.

Quatrième argument : Exécuter les ordres est un but en soi, tandis que délaisser un interdit a pour but de parfaire l’exécution des ordres. En effet, les interdits sont prohibés en raison du fait qu’ils dénaturent l’exécution des ordres, l’affaiblissent ou la diminuent. C’est ce qu’Allah a signifié lors de l’interdiction des boissons enivrantes et des jeux de hasards, interdiction motivée par le fait que ces choses détournent du rappel d’Allah et de la prière. Les interdits sont donc des obstacles et des entraves qui empêchent le serviteur d’exécuter les ordres, complètement ou en partie. Leur prohibition n’est donc qu’un objectif intermédiaire, alors que les obligations imposées sont une fin en soi.

Cinquième argument : Exécuter les ordres participe de la protection de la foi et de sa pérennité. Tandis que le délaissement des interdits est comparable à une diète entamée dans le but de se priver de tout ce qui pourrait perturber la force de la foi ou l’altérer. Or protéger ses forces est prioritaire par rapport à la diète. En effet, plus les forces sont intenses et plus elles parviennent à repousser les substances nocives. Si les forces fléchissent, les substances nocives prennent le dessus. La diète est donc un objectif intermédiaire dont le but ultime est la protection de la foi, son augmentation et sa pérennité. Plus la force de la foi est intense, et plus elle parvient à repousser les substances néfastes, en les empêchant de prendre le dessus et de proliférer, et ce en fonction de la force de la foi ou de sa faiblesse. Si la force de la foi faiblit, les substances néfastes prennent le dessus. Médite donc sur cet argument.

Sixième argument : Exécuter les ordres fait vivre le cœur, lui procure nourriture, embellissement, réjouissance, joie, plaisir et délices. Alors que se contenter de délaisser les interdits ne procure rien de tout cela. En effet, si l’être humain délaissait tous les interdits sans pratiquer la foi et les actes obligatoires, ce délaissement ne lui serait d’aucune utilité et cet homme serait éternellement voué à l’Enfer.

Septième argument : Si une personne exécute les ordres et transgresse les interdits, elle sera soit sauvée de manière absolue si ses bonnes actions l’emportent sur ses péchés, soit sauvée après que justice a été faite et qu’elle a été châtiée pour ses péchés. Elle sera donc finalement sauvée, en raison du fait qu’elle a exécuté les ordres. En revanche, si une personne désobéit aux ordres et transgresse les interdits, elle sera perdue et ne pourra aspirer au salut, car son salut ne peut venir que de l’obéissance aux ordres, à savoir préserver l’unicité d’Allah (Tawhid).

On pourrait objecter : Cette personne est tombée en perdition car elle a transgressé un interdit qui est le polythéisme. Objection à laquelle nous répondrons : Délaisser l’unicité d’Allah qui nous est imposée est une cause de perdition à elle seule, même si l’on ne pratique pas son contraire concret, qui est le polythéisme. Ainsi, celui dont le sœur est absolument vide de l’unicité d’Allah n’est pas un monothéiste : il sera donc perdu, même s’il n’adore rien d’autre en parallèle. Si en plus de l’absence de Tawhid dans son cœur s’ajoute l’adoration d’un autre qu’Allah, il sera châtié non seulement pour avoir délaissé l’unicité d’Allah qu’Il nous a imposée, mais aussi pour avoir pratiqué le polythéisme qu’Il nous a interdit.

Huitième argument : Supposons qu’une personne que l’on invite à embrasser l’Islam dise : « Je ne crois pas au Prophète, mais ne le dément pas non plus. Je ne l’aime pas, mais ne le déteste pas pour autant. Je n’adore pas Allah, et n’adore personne d’ailleurs. » Cette personne serait mécréante pour le simple fait qu’elle a délaissé la religion et s’en est détournée. Contrairement à une personne qui dirait : « Je crois au Prophète, je l’aime, j’ai foi en lui et j’accomplis ce qu’il m’ordonne de faire. Cependant, mes désirs, mes envies et ma nature prennent le dessus sur moi et m’empêchent de délaisser ce que le Prophète m’interdit de faire. Je sais pourtant qu’il m’a interdit de commettre ces actes prohibés qu’il déteste. Hélas, je ne peux m’en empêcher. » De tels propos ne font pas de cette personne une mécréante, et elle n’est pas dans la même situation que la première personne. En effet, elle est obéissante sous un certain aspect, alors qu’une personne délaissant toutes les obligation n’est en rien obéissante.

Neuvième argument : L’obéissance et la désobéissance sont liées aux ordres divins à la base, et aux interdits divins par voie de conséquence. L’obéissant se conforme aux ordres, et le désobéissant délaisse les ordres. Allah dit :

« [Des anges] ne désobéissent jamais aux ordres qu’Allah leur intime »
Sourate 66 At-Tahrîm – L’interdiction ; Verset 6

Moïse -aleyhi salam- a dit à son frère :

« Alors [Moïse] dit : Qu’est-ce qui t’a empêché, Aaron, quand tu les as vus s’égarer de me suivre ? As-tu donc désobéi à mes ordres ? »
Sourate 20 Tâ-Hâ ; Versets 92, 93

Avant de mourir, ‘Amr ibn Al-‘Âs tint les propos suivants : « [Ô Allah!] Je suis celui à qui Tu as donné des ordres et j’ai désobéi… mais [j’atteste toujours qu’]il n’y a de divinité digne d’adoration que Toi. »

Un poète a dit :

Je t’ai donné un ordre formel et tu m’as désobéi

L’envoi des prophètes n’a pour but que d’appeler les hommes à obéir à Celui qui les a envoyés, chose qui ne peut se réaliser qu’en se conformant à Ses ordres. Délaisser les interdits est une conséquence nécessaire et complétive de l’obéissance aux ordres. C’est pourquoi une personne qui délaisserait les interdits sans obéir aux ordres ne serait pas considérée comme obéissante mais désobéissante, contrairement au cas où elle obéirait aux ordres mais transgresserait les interdits. En effet, dans ce dernier cas, et même si elle est considérée pécheresse et fautive, elle est tout de même obéissante en un sens – car ayant obéi aux ordres – mais désobéissante dans un autre, car ayant transgressé les interdits. Cela est donc différent du cas d’une personne qui délaisserait tout : en effet, le fait qu’elle délaisse les interdits en particulier ne fait pas d’elle une personne obéissante.

Dixième argument : Obéir aux ordres signifie adorer Allah, se rapprocher de Lui et Le servir. C’est dans ce but que les créatures ont été crées. Allah dit :

« Je n’ai crée les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent. »
Sourate 51 Adh-Dhâriyât – Qui Éparpillent ; Verset 56

Allah informe donc qu’Il les a créés dans le but d’être adoré, et qu’Il a envoyé des messagers et révélé des livres pour ce même but. L’adoration est donc la raison de leur existence, et ils n’ont pas été créés pour simplement délaisser [les interdits]. En effet, le délaissement est un attribut privatif, et, de ce fait, ne présente aucune perfection en soi, contrairement au fait de se conformer aux ordres qui est un attribut concret que l’on doit mettre en application.

Onzième argument : L’objectif d’une interdiction est que l’acte en question ne soit pas accompli, ce qui est un attribut privatif. Quant à l’ordre, son objectif est que l’acte en question soit accompli, ce qui est un attribut concret. L’ordre vise donc à « produire » des actes, tandis que l’interdiction vise à empêcher leur existence, ce qui ne présente aucune perfection en soi, à moins que cela n’implique un attribut concret. En effet, l’inexistence, en soi, ne présente aucune perfection ni même un quelconque intérêt à moins de n’impliquer dans l’absolu un attribut concret. Cet attribut concret est exigé et il est ordonné de l’accomplir. Par conséquent, interdire revient en réalité à ordonner, car ce qui est exigé, c’est l’ordre concret requis inclus dans l’interdiction.

Douzième argument : Les savants on divergé sur l’objectif de l’interdiction. Certains affirment que l’objectif de l’interdiction est de priver et d’empêcher son âme de commettre [un acte interdit], ce qui est un attribut concret. Selon eux, le Taklif (la responsabilité religieuse) ne concerne que ce qu’il est possible de faire, et il est impossible de parvenir à l’absence absolue [d’actes]. C’est là l’avis de la majorité des savants. Abû Hâshim et d’autres affirment au contraire que l’objectif de l’interdiction est de ne pas commettre [l’acte interdit]. Par conséquent, cet objectif est atteint dès lors qu’une personne ne fait rien, même si transgresser l’interdit ne lui a pas traversé l’esprit, et à plus forte raison donc si elle n’a pas eu l’intention de priver son âme de le commettre.

En effet, si l’objectif de l’interdiction était de priver son âme de transgresser, une personne [ne commettant pas de péché] mais dont le motif ne serait pas la privation de son âme serait pécheresse. Or les hommes méritent éloges dès lors qu’ils n’accomplissent pas de péchés, même si le péché en soi est le fait de s’en priver ne leur a pas traversé l’esprit. C’est là l’un des deux avis du Qâdî Abû Bakr. C’est sur ces bases qu’il a fait sienne la thèse affirmant que l’absence d’actes est du domaine du possible et du réalisable (Kasb). Pour lui, l’objectif de l’interdiction est de demeurer dans la situation d’inaction, situation par défaut qui est du domaine du possible.

D’autres affirment que l’objectif de l’interdiction [d’un acte] est d’accomplir son contraire, qui est du domaine du possible exigé par Celui qui interdit. En effet, Allah a interdit au serviteur la fornication dans le but de rester chaste, et c’est donc la chasteté qui est ordonnée. Il lui a interdit de commettre l’injustice dans le but d’être juste, et c’est donc la justice qui est ordonnée. Il lui a interdit le mensonge dans le but d’être véridique, et c’est donc la véracité qui est ordonnée. Il en est ainsi pour tous les actes interdits. Pour ces savants donc, l’essence de l’interdiction est l’exigence de son contraire. Par conséquent, l’interdiction promulguée revient à exiger l’accomplissement d’un acte obligatoire.

Pour trancher nous dirons : ce qui est exigé est de deux types : ce qui est exigé en soi, et il s’agit des ordres intimés ; et ce dont l’absence est exigée car opposé aux ordres intimés, et il s’agit là des actes interdits. Si ces derniers ne traversent pas même l’esprit du serviteur, si on âme ne l’y appelle pas, et s’il demeure dans la situation d’inaction de départ, il ne sera pas récompensé pour son délaissement. Si en revanche le péché lui traverse l’esprit mais il s’abstient de l’accomplir par choix et dans le but de satisfaire Allah, il sera récompensé pour sa résistance et pour son refus de succomber, ce qui est un acte concret. De plus, la récompense n’a de sens que pour un acte concret et non pour une pure inaction. Si le serviteur, bien qu’ayant la ferme intention de transgresser un interdit, le délaisser par simple incapacité [physique ou matérielle], et même s’il ne sera pas châtié comme le serait celui qui a effectivement transgressé l’interdit, il sera tout de même châtié pour sa résolution et sa ferme intention [de transgresser l’interdit], chose qui n’a pu s’accomplir en raison de son incapacité.

Les preuves textuelles à ce sujet sont nombreuses, et il ne faut donc pas accorder d’importance aux thèses qui s’y opposent. Parmi ces preuves, il y a la parole d’Allah :

« Que vous manifestiez ce qui est en vous ou le cachiez, Allah vous en demandera compte. Il pardonnera ensuite à qui Il veut, et châtiera qui Il veut. »
Sourate 2 Al-Baqarah – La Vache ; Verset 284

Il dit aussi concernant ceux qui dissimulent des témoignages :

« Quiconque dissimule un témoignage, son cœur aura commis un péché. »
Sourate 2 Al-Baqarah – La Vache ; Verset 283

« Allah vous rétribuera pour ce que vos cœur ont commis »
Sourate 2 Al-Baqarah – La Vache ; Verset 225

« Le jour où les cœurs dévoileront leurs secrets »
Sourate 86 At-Târiq – L’Astre Nocturne ; Verset 9

De même, le Prophète -sallAllahu alayhi wa salam- a dit : « Lorsqu’une confrontation armée oppose deux musulmans, le tueur et le tué seront jetés en Enfer. » Les compagnons demandèrent : Nous comprenons que le tueur soit châtié, mais qu’en est-il du tué ? Il répondit : « Il avait lui aussi l’intention de tuer son adversaire. » (Bukhârî (6875), Muslim (2888))

Le Prophète -sallAllahu alayhi wa salam- a dit dans un autre hadith : « … ainsi qu’un homme qui dirait : « Si seulement j’avais autant de biens qu’untel, je me comporterais alors comme il le fait actuellement. » Ils auront tout deux la même part de péchés. » (Hadith Sahih authentifié par Al-Albânî dans Sahih Al-Jâmi’ (3024))

Quant à l’avis affirmant que l’objectif de l’interdiction est l’accomplissement de son contraire, c’est là un avis incorrect. En effet, l’interdiction vise non seulement à ne pas commettre [l’interdit], mais aussi à éviter la coexistence, en une même personne, de deux caractères contraires. En outre, les éléments indispensables à l’accomplissement d’une obligation ultime est l’accomplissement de l’obligation, pour laquelle tout ce qui pourrait l’empêcher ou la dégrader à été interdit. Ainsi, il est exigé de délaisser les actes interdits en tant que moyen et intermédiaire, alors qu’il est exigé d’exécuter les ordres en tant que but et objectif ultime.

Concernant l’avis d’Abû Hâshim stipulant que quiconque délaisse les péchés est digne d’éloges, même si la résistance à la tentation ne lui a pas traversé l’esprit : si Abû Hâshim désigne par le terme « éloges » le fait que cette personne ne mérite aucun blâme, cela est alors correct. Si en revanche, il désigne par là que cette personne mérite qu’on lui fasse explicitement des éloges, et qu’elle mérite une récompense, alors cela est incorrect. En effet, les gens ne louent pas un impuissant pour avoir délaissé la fornication, ni un muet pour avoir délaissé la médisance et les insultes. Par contre, ils louent une personne capable [de commettre un péché] mais qui résiste volontairement à la tentation.

Pour ce qui est de l’avis du Qâdî Abû Bakr affirmant que demeurer dans une situation d’inaction est du domaine du possible, s’il désigne par là le fait qu’il est possible de retenir son âme de faire quoi que ce soit et de l’en empêcher, son avis est alors correct. Si en revanche il désigne par là l’inaction absolue, son avis n’est plus recevable.

Treizième argument : Ordonner une chose revient à interdire son contraire par déduction rationnelle et non pas intention volontaire. En effet, l’objectif de l’ordre étant l’accomplissement de l’acte ordonné, si l’une de ses conséquences nécessaires est de délaisser son contraire, ce délaissement sera considéré comme un objectif intermédiaire. C’est là l’avis le plus correct concernant la question : ordonner une choses est-ce interdire son contraire ? A savoir qu’ordonner une chose, c’est bien interdire son contraire mais d’un point de vue déductif et non d’un point de vue intentionnel et volontaire. Et réciproquement, pour l’interdiction d’une choses, l’objectif premier de celui dont émane l’interdiction est que l’acte en question soit délaissé, et s’occuper dans le même temps d’accomplir son contraire ne se fait que par déduction rationnelle. Cependant, l’interdiction touche essentiellement ce qui s’oppose aux actes ordonnés comme vu plus haut. Par conséquent, c’est comme si l’acte ordonné était l’objectif ultime dans les deux cas.

Pour faire court, nous dirons que la demande d’accomplissement d’un acte concerne aussi bien l’accomplissement de l’acte en soi que ce qu’il implique nécessairement par déduction. Quant à l’interdiction d’accomplissement d’un acte, elle concerne aussi bien le délaissement de l’acte en soi que l’accomplissement de ce que le délaissement implique par déduction. Dans les deux cas, il est exigé d’agir ou de s’abstenir, et ce sont là deux actes concrets.

Quatorzième argument : L’ordre et l’interdiction sont à la demande ce que la négation et l’affirmation sont à l’information. L’éloge et la glorification [d’Allah] ne se réalisent pas par pure négation si cette dernière n’implique pas d’affirmation. En effet, la négation, comme son nom l’indique, n’est que néant, ne comportant aucune perfection et n’impliquant aucun éloge. Si en revanche la négation implique une affirmation, elle mérite alors les éloges, comme dans le cas de la négation de l’oubli [concernant Allah] impliquant la perfection de Sa science et son caractère notoire. Ou comme la négation de la fatigue, de l’harassement et de l’épuisement [au sujet d’Allah] indiquant une force et une capacité absolues.

Ou comme la négation de la somnolence et du sommeil impliquant une vie et un éveil parfaits. Ou comme la négation de la progéniture et de la conjointe impliquant une suffisance, une royauté e une seigneurie absolue. Ou comme la négation d’un associé, d’un allié ou d’un être qui intercéderait [auprès d’Allah] sans autorisation préalable impliquant l’unicité absolue [d’Allah], le Seul à détenir les attributs de perfection, de divinité et de royauté. Ou comme la négation de l’iniquité impliquant la justice la plus parfaite. Ou comme la négation du faite qu’Allah puisse être [complètement] cerné par nos regards, ce qu’implique Son immensité et le fait qu’Il est bien trop sublime pour être [complètement] cerné, même si les regards Le perçoivent [dans l’au-delà]. En effet, nier le fait qu’Allah puisse être vu ne comporte aucun éloge sous quelque aspect que ce soit. Il en est de même pour toute autre négation absolue [n’impliquant aucune affirmation].

Ainsi, délaisser un acte interdit – s’il n’implique rien de concret et de réel – ne mérite ni éloge, ni récompense, ni louange, de la même façon qu’une négation absolue d’attribut ne mérite ni éloge ni louange.

Quinzième argument : Allah a promis de multiplier par dis la récompense de l’exécution des ordres, et de ne compter qu’une seule fois le péché de la transgression d’un interdit. C’est une preuve qu’accomplir ce qu’Allah a ordonné est plus aimé de Lui que délaisser ce qu’Il a interdit. Si cela avait été le contraire, le péché aurait été rétribué au décuple et la bonne action par son équivalent, ou ils auraient été rétribués à parts égales.

Seizième argument : Que le serviteur ait eu l’intention de transgresser un interdit ou non, que l’idée lui ait traversé l’esprit ou non, l’objectif est que cet interdit ne se produise pas et ne voir pas le jour. Le but est donc que l’interdit ne soit pas transgressé. En revanche, pour ce qui concerne les ordres, le but est qu’ils existent, qu’ils se produisent et que l’on cherche à se rapprocher d’Allah par leur biais, tant dans l’intention que dans les actes.

La clé de cet argument est que l’existence [des actes] qu’Allah à ordonné d’accomplir Lui est plus chère que l’inexistence [des actes] qu’Il a interdit de commettre. En outre, l’inexistence des actes qu’Il a ordonné d’accomplir Lui est plus détestable que l’existence des actes qu’Il a interdits. Ainsi, Son amour pour l’accomplissement des actes ordonnés est plus grand que Son aversion pour la transgression des interdits.

Dix-septième argument : Accomplir et aider à l’accomplissement de ce qu’Allah aime, la rétribution, les éloges et les louanges qui en découlent participent de la Miséricorde d’Allah. Faire ce qu’Allah déteste, la rétribution, les blâmes et châtiments qui en découlent participent de Sa colère. Or la Miséricorde d’Allah est prééminente et prédominante par rapport à Sa Colère. Et tout ce qu’implique l’attribut de miséricorde est prédominant par rapport à ce qu’implique l’attribut de colère. En effet, Allah ne peut être que Très Miséricordieux. Sa Miséricorde est inhérente à Son Essence, tout comme Sa Science, Sa Capacité, Sa Vie, Son Ouïe, Sa Vue et Sa Bienfaisance. Il ne peut en être autrement. Ce n’est pas le cas pour Sa Colère, qui n’est pas inhérente à Son Essence. Allah n’est pas perpétuellement en colère, colère qui serait indissociable de Son Être. En effet, Ses messagers – qui sont ceux qui connaissent le mieux Allah – diront le Jour de la Résurrection : « Mon Seigneur ne S’est jamais autant courroucé qu’aujourd’hui, et ne Se courroucera jamais plus autant qu’aujourd’hui. » (Bukhârî (3340), Muslim (194)) La Miséricorde d’Allah s’étend à tout chose alors que Sa Colère ne s’étend pas à toute chose. Allah S’est imposé d’être Miséricordieux, mais ne S’est pas imposé d’être courroucé. Il était Sa Miséricorde et Sa Science à tout chose, mais n’étend pas Sa Colère et Sa Vengeance à tout chose.

Ainsi, la miséricorde, ses causes, ses implications et ses conséquences sont prééminentes par rapport à la colère, ses causes et ses conséquences. Les causes de la miséricorde dont donc plus aimées d’Allah que celles de Sa Colère. C’est pour cette raison que la miséricorde Lui est plus chère que le châtiment et qu’Il préfère le pardon à la vengeance.

L’accomplissement des actes qu’Il aime Lui est plus cher que le délaissement des actes qu’Il déteste, et tout particulièrement quand le délaissement des actes qu’Il déteste implique la disparition d’actes aimés consécutive à ce délaissement. Ainsi Allah déteste le disparition de ces implications qu’Il aime, de la même façon qu’Il déteste l’accomplissement de ce qu’Il haït.

Dix-huitième argument : Les conséquences de ce qu’Allah déteste – à savoir les interdits – sont plus promptes à disparaître en raison d’actes qu’Il aime, que ne le sont les conséquences de ce qu’Il aime en raison d’actes qu’Il déteste. Ainsi, les conséquences de ce qu’Il déteste disparaissent rapidement, car Allah peut les faire disparaître par le pardon et l’absolution. Elles peuvent disparaître par le repentir, la demande de pardon, les bonnes actions, les malheurs repoussant les péchés et l’intercession, car les bonnes actions annulent les mauvaises. De plus, si les péchés d’un serviteur atteignent l’étendue visible du ciel mais qu’il demande pardon à Allah, Il lui pardonnera. Si le serviteur rencontre Allah en ayant accompli autant de péchés que peut en contenir la terre, mais sans Lui avoir associé quoi que ce soit, Allah Lui accordera autant de pardon que peut contenir la terre. Allah pardonne les péchés, aussi grands soient-ils, sans compter. Il les annule donc et annule leurs conséquences pour un simple effort fourni par Son serviteur, l’obéissance qu’il Lui voue et sa croyance en Son unicité. C’est là une preuve indiquant [que l’obéissance aux ordres] est plus aimée et agrée d’Allah [que le délaissement des interdits].

Dix-neuvième argument : Allah a décrété que des actes interdits – qu’Il déteste pourtant et provoquent Sa colère – se produiraient, en raison de l’obéissance aux ordres – qu’Il aime et dont Il se réjouit – qui en découle. Ainsi, Allah est plus heureux encore du repentir de Son serviteur que ne l’est une personne ayant perdu un objet de valeur et qui le retrouverait, ou une personne stérile qui donnerait naissance à un enfant, ou un assoiffé qui trouverait à boire. Et le Prophète -sallAllahu alayhi wa salam- a décrit la joie d’Allah à la nouvelle du repentir de Son serviteur en proposant la plus éloquente des paraboles concernant la joie que pourrait éprouver une personne. (Allusion est faite au hadith rapporté par Bukhârî (6308) et Muslim (2744)) La joie d’Allah y est due à l’exécution d’un ordre qui est le repentir. Ainsi, Allah a prédestiné le péché en raison de la grande joie qui en découle, et dont l’existence Lui est plus chère que son inexistence. Or, cette joie ne pouvait être suscitée que par sa cause nécessaire [à savoir le péché engendrant le repentir]. C’est donc une preuve indiquant [que l’obéissance aux ordres] est plus aimée et agrée d’Allah [que le délaissement des interdits].

Bien évidemment, cela ne veut pas dire que tout acte particulier aimé d’Allah Lui est plus cher que n’importe quel des actes qu’Il déteste, ce qui pourrait inciter à croire que les deux unités de prière de la matinée sont plus aimées d’Allah que de se préserver de tuer un musulman.. Simplement, obéir aux ordres d’un point de vue général est meilleur que délaisser les interdits. Cette comparaison est du même type que celle accordant préférence aux mâles par rapport aux femelles, et aux êtres humaine par rapport aux anges : c’est une préférence d’ordre général qui ne se vérifie pas de manière absolue au cas par cas.

Pour faire court, nous dirons : Cette joie éprouvée – à laquelle aucune autre joie ne pourrait être comparée – est due à l’obéissance à l’ordre de repentir, ce qui prouve que cet ordre est plus aimé d’Allah que le fait d’avoir délaissé le péché, et qui aurait eu pour conséquence l’absence de repentir, de ses implications et effets.

Si l’on objecte : Allah éprouve de la joie pour le repentir du serviteur car ce dernier délaisse par ce biais l’acte interdit. C’est donc le délaissement du péché qui a suscité la joie d’Allah. Nous répondons : Cela n’est pas correct, car le délaissement en soi ne suscite aucune joie, et encore moins récompense et éloge. Le repentir ne se résume pas au délaissement, même si ce dernier en est une condition. Le repentir est un acte concret impliquant que le serviteur se dirige de toute son âme vers son Seigneur, revienne à Lui et s’impose de Lui obéir. Une des conséquences nécessaires du repentir est de délaisser ce qu’Allah a interdit.

C’est pour cela qu’Allah dit :

« Demandez pardon à votre Seigneur. Ensuite, revenez à Lui. »
Sourate 11 Hûd ; Verset 3

Le repentir consiste donc à délaisser ce qu’Allah déteste pour revenir vers ce qu’Il aime. Il ne s’agit pas d’un simple délaissement. En effet, si une personne délaisse simplement un péché sans que cela ne la fasse revenir vers ce que le Seigneur aime, elle ne sera pas considérée comme repentante pour si peu. Le repentir consiste à revenir à Allah, se diriger et retourner vers Lui. Ce n’est pas le simple fait de délaisser le péché.

Vingtième argument : Si le serviteur néglige d’obéir aux ordres, il passe à côté de la vie qu’Allah lui demande de mener et au sujet de laquelle Il dit :

« Ô vous les croyants ! Répondez à Allah et au Messager lorsqu’Il vous appelle vers ce qui vous fais vivre. »
Sourate 8 Al-Anfâl – Le Butin ; Verset 24

« Est-ce que celui qui était mort et que nous avons ramené à la vie et à qui nous avons assigné une lumière grâce à laquelle il marche parmi les gens, est pareil à celui qui est dans les ténèbres ? »
Sourate 6 Al-Anâam – Les Bestiaux ; Verset 122

Allah dit au sujet des mécréants :

« Ils sont morts, et non pas vivants. »
Sourate 16 An-Nahl – Les Abeilles ; Verset 21

« Tu ne peux faire entendre les morts. »
Sourate 27 An-Naml – Les Fourmis ; Verset 80

Si le serviteur transgresse les interdits [sans désobéir aux ordres], la pire des choses qui puisse lui arriver est qu’il soit touché par la maladie des cœurs. Or un cœur touché par la maladie est meilleur qu’un cœur mort.

Si l’on objecte : Certains interdits mènent à la perdition absolue comme le polythéisme. Nous répondons : la perdition est causée par le délaissement du Tawhid qu’Allah nous a ordonné de préserver et par lequel le cœur vit. C’est lorsque le Tawhid disparaît que l’ont court à sa perte. Par conséquent, la perdition n’est due qu’au délaissement de l’obéissance aux ordres.

Vingt-et-unième argument : Le délaissement de certains ordres engendre perdition et malheur éternels, alors qu’aucune transgression d’interdits n’a de telle conséquence.

Vingt-deuxième argument : Obéir aux ordres implique le délaissement des interdits, à condition d’obéir avec une intention pure, conformément à la sunna du Prophète -sallAllahu alayhi wa salam- et avec sincérité avers Allah. Allah a dit :

« En vérité, la prière préserve de la turpitude et du blâmable. »
Sourate 29 Al-Ankabût – L’Araignée ; Verset 45

En revanche, le simple fait de délaisser les interdits n’engendre pas nécessairement l’accomplissement d’actes ordonnée.

Vingt-troisième argument : Les ordres qu’Allah aime sont liés à Ses attributs ; quant aux interdits qu’Il déteste, ils sont liés aux effets de Ses actes. C’est là un argument subtil qui nécessite quelques clarifications : les interdits sont des maux qui mènent à d’autres maux, mais les ordres sont un bien qui mène à d’autres biens. Or le bien est entre les mains d’Allah, et le mal n’émane pas de Lui. Le mal ne de retrouve ni dans Ses attributs, ni dans Ses actes, ni dans Ses noms. Le mal ne se retrouve que dans les effets de Ses actes, et il n’est mal que du moment où il est attribué et assigné au serviteur. Lorsqu’il est attribué au Créateur, il n’est pas considéré comme un mal de ce point de vue. Tout ce que l’on peut dire concernant la transgression des interdits, c’est qu’elle implique le mal lorsqu’elle est assignée au serviteur. Mais en réalité, ce n’est pas un mal en soi. Quand un ordre est délaissé, le bien qui découle de l’obéissance à cet ordre ne peut se réaliser, et son contraire – à savoir le mal – se produit donc. Plus l’ordre en question est aimé d’Allah et plus le mal découlant de sa non mise en pratique est grand, comme c’est le cas pour le Tawhid et la foi.

La clé de voûte de tous ces arguments et que les ordres intimés par Allah sont aimés de Lui. Quant aux interdits, Il les déteste. Le fait que ce qu’Il aime se produise Lui est plus cher que le fait que ce qu’Il déteste n’ait pas lieu. En contrepartie, le fait que ce qu’Il aime ne se produise pas Lui est plus détestable que le fait que ce qu’Il déteste se produise. Et Allah est plus savant.


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Histoire, société et éducation | Histoire et Islam

De l’école primaire à la dernière année du secondaire, la majorité insouciante des musulmans français a toujours cru que l’enseignement de l’Histoire faisait partie d’un socle d’enseignement général. Prétendument neutre et objective, cette matière n’aurait pour autre but que de lui inculquer généreusement savoir et connaissances. Pourtant très peut savent que « dans le système scolaire, une discipline n’est jamais isolée, puisqu’elle s’inscrit nécessairement dans un contexte politique, social e scientifique. »1

Or il est évident que l’histoire n’a pas la neutralité et l’objectivité des mathématiques, car si un plus un font deux à n’importe quel endroit de la planète, il n’existe pas ou très peu de faits historiques compris et interprétés de la même manière à n’importe quel endroit du monde. Ou du moins pas encore, et c’est peut-être la raison pour laquelle l’une des taches du mondialisme est d’écrire une seule Histoire commune et officielle à toute l’humanité.

L’enseignement de l’histoire permet souvent d’apporter les réponses avant même que les questions ne se posent et ne germent, or telle qu’elle est enseignée en France (mais aussi ailleurs), c’est vouloir créer et imposer d’emblée le mythe d’une histoire absolument commune, et donc fatalement, celui d’une destinée collective commune pour tous les membres du corps social, aussi différents soient-ils. Tout ceci étant surtout destiné aux individus et/ou groupes de populations porteurs de « marqueurs de différences » dont l’existence même est perçue comme une menace potentielle au « vivre-ensemble », tel que l’esprit républicain français le comprend.

C’est la volonté de créer un socle commun si lourd qu’aucune particularité, quelle qu’elle soit, ne sera capable de s’élever au dessus de lui. Or le commun est arbitrairement décidé, nul n’a le choix de s’y soustraire car c’est un impératif quasi religieux en France. Ce qui est commun est public et ce qui est public appartient en réalité à l’État2, et les modalités de l’enseignement en France telle que l’État les impose montrent encore une fois l’origine pré-totalitaire de ses fondements idéologiques : « L’institution scolaire se situe au cœur de l’identité française : « l’école primaire laïque, gratuite et obligatoire résume à elle seule une sorte d’idéal français d’acculturation complète » qui ajoute au rationalisme allemand un sens très aigu des exigences de la citoyenneté »3

Donc, rien d’extraordinaire quand on mesure le formidable potentiel de négation de la différence et de formatage des esprits par ce système d’éducation. C’est non seulement l’État qui enseigne l’histoire mais en finalité c’est lui même qui l’écrit car pour l’idéologie conformiste à la base de ce système « il n’y a pas de consensus possible dans une société si l’on ne commence pas par admettre qu’il y a des affirmations fausses et d’autres qui sont exactes et si l’on n’apprend pas à distinguer les unes des autres », et nul besoin de dire que c’est encore l’État qui dit où se trouve la vérité et où se trouve le mensonge…

Il n’est pas dans notre but, ici, de mettre en garde contre le système scolaire français dans son ensemble : il a ses forces, ses qualités, ses faiblesses, sa part de propagande et sa part de médiocrité comme tous les autres systèmes contemporains.

Il s’agit simplement de rappeler que l’école, à l’heure de la mondialisation triomphante, n’a plus la seule vocation d’instruire ou d’éduquer, mais de modeler, de former et avant cela, de transformer.

D’ailleurs, historiquement le changement de dénomination est très révélateur en France : en moins d’un siècle nous sommes passés du Ministère de l’Instruction Publique à celui de l’Éducation Nationale. La première dénomination manifestait une part de neutralité car nous étions dans une simple logique de transmission passive du savoir (mais incompatible et paradoxale avec les bases idéologiques progressistes de la IIIe république). Or avec la seconde, il y a désormais la volonté affichée et active de prendre en charge totalement l’individu par un État titulaire, celui de la mère-patrie4 qui cherche à se substituer à la famille, au groupe d’appartenance ou à la communauté pour en faire un éternel enfant-citoyen qui même une fois adulte n’a pas le droit de s’émanciper de sa tutelle, et qui d’ailleurs ne le souhaite pas.

C’est pourquoi on peut dire que « L’école ignore de nos jours des savoirs de l’esprit qui donnent l’intégrité, la volonté, la force et la persévérance. L’indépendance est rarement de mise à l’école ; l’indépendance acceptable est une indépendance canalisée en fonction des canons qui assurent la reproduction d’un certain modèle de société »5. Mais il s’agit aussi de rappeler qu’avec un État d’une nature très particulière tel que la France, certaines disciplines enseignées ont un objectif clairement théologique.

C’est-à-dire, que la ou les religions séculières (laïcité, humanisme, démocratie, rationalisme…), qui ont crée l’État moderne français, ont donné à certaines disciplines une fonction religieuse : transmettre à tous les citoyens le même myhte des origines, le même dogme et la même foi. Comme nous l’avons déjà dit précédemment, c’est bien l’Histoire qui est la base élémentaire dans l’élaboration de cette culture nationale française. Or comme disait le philosophe Alain : « Culture et culte sont des mots de la même famille » ainsi la culture nationale renvoie directement à l’idée de culte national ou tout simplement à l’idée de religion nationale.

Dès lors, on ne s’étonnera pas que pour Jules Ferry l’école doit enseigner la « religion de la patrie », et l’histoire telle qu’elle est comprise et inculquée par le clergé de la république française est donc ici comparable au Livre de la Genèse dans la Bible pour les religions judéo-chrétiennes : un récit religieux.

En France sûrement plus qu’ailleurs, les manuels scolaires d’histoire ont donc toujours eu un but prosélyte : convertir. Encore une fois, on ne prêche pas un converti, mais on cherche avant tout à convertir les autres, les nouveaux arrivés, les différents, les étrangers aux mœurs, traditions et croyances tout aussi étrangères, en d’autres mots : les païens de la république laïque, qu’ils soient nés en France ou non, qu’ils soient étrangers ou même Français de souche6.

Prenons par exemple, le plus célèbre des manuels d’Histoire français jamais rédigés, intitulé « Le petit Lavisse »7. Ce manuel, réédité près de 50 fois de 1876 jusqu’au début des années 50, a eu le temps de former plusieurs générations d’élèves et de professeurs. Dès les premières pages, le ton est donné : « Dans ce livre tu apprendras l’histoire de la France. Tu dois aimer la France parce que la nature l’a faite belle, et parce que son histoire l’a faite grande »8. On le voit bien, l’injonction ici est clairement assimilable à une ordre religieux tels les commandements de la Bible, et il ne s’agit là que de l’un de ses nombreux commandements. Il n’est donc pas étonnant que certains aient appelé Le petit Lavisse : « L’Évangile de la République ».

Il est évident que ce genre de manuel d’histoire, vu aujourd’hui comme une caricature par les historiens eux-mêmes, n’existe plus en France. L’enseignement de l’histoire n’est plus aussi explicitement « religieux » dans les messages qu’ils véhiculent, car il y a été tout simplement « modernisé », il utilise des méthodes beaucoup plus subtiles pour arriver aux mêmes objectifs.

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1Colloque « Apprendre l’histoire géographie à l’école », Paris, Décembre 2002.

2En France, l’espace public n’est donc pas un lieu d’expression des opinions et croyances privées malgré ce qu’indiquent les articles 10 et 11 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789.

3Identité nationale et histoire, Otilla Calidere, thèse de doctorat Université Montesquieu Bordeaux IV, 2010.

4Patrie vient du latin « Pater » signifiant Père : la mère-patrie peut être alors comprise comme la fusion symbolique de la mère et du père dans une seule et même entité artificielle, devant recevoir l’unique et absolue piété filiale…

5« L’école actuelle face au changement : instruire, éduquer ou socialiser » Ouvrage collectif, Presse Universitaire du Québec, 2006.

6Tel était le but de la IIIe République : éradiquer les particularismes régionaux, leurs cultures et histoires, en les réduisant à des folklores soumis à l’histoire officielle française écrite à Paris.

7Du nom de l’historien français Ernest Lavisse (1842-1926), directeur de publication et rédacteur de manuel scolaire pour le ministère de l’instruction publique. Il a supervisé la rédaction de dizaines de manuels d’histoire et géographie.

8HONTONDJI Paulin. La rationalité : une ou plurielle ? 2006.